L’une des caractéristiques de la SLA, censée se produire avant même l’apparition des symptômes, est la surexcitation (ou hyperexcitabilité) des motoneurones dans le cerveau. Ce phénomène se produit au niveau cellulaire et n’est pas perceptible par les personnes qui en souffrent, mais les chercheurs ont trouvé de preuves d’hyperexcitabilité dans les enregistrements électriques du cerveau et dans les marqueurs du liquide céphalo-rachidien des personnes atteintes de SLA. La simulation magnétique transcrânienne répétitive est une technique non invasive qui utilise un champ magnétique pour stimuler et moduler l’excitabilité des cellules nerveuses. Une méthode, connue comme « continuous theta burst stimulation (cTBS) », est censée réduire en toute sécurité cette hyperexcitabilité en envoyant un grand nombre d’impulsions magnétiques dans une zone ciblée du cerveau sur une courte période de temps. Au cours de cette étude pilote, 15 participants subiront la procédure sur une période de cinq jours. Les chercheurs surveilleront les participants pour s’assurer que la technique est sûre et bien tolérée et évalueront tout changement dans l’excitabilité corticospinale et les marqueurs biologiques une semaine et trois semaines après le traitement.

La capacité de mesurer avec précision la dégénérescence cérébrale pourrait aider les chercheurs à trouver des biomarqueurs indispensables à la compréhension, au diagnostic et, à terme, au traitement de la SLA. À l’aide de techniques d’imagerie cérébrale avancées (imagerie par résonance magnétique ou IRM), cette étude par observation examinera, au fil du temps, le degré de changement qui se produit dans le cerveau des participants qui vivent avec la SLA. Chaque participant l’étude subira 3 examens par IRM sur une période de 8 mois, de même que des évaluations neurologiques et cognitives. L’étude est menée par Dr Sanjay Kalra sera réalisée au sein du Consortium canadien de neuroimagerie de la SLA (CALSNIC), un réseau pancanadien d’imagerie financé par la plus grande subvention jamais accordée par le programme de recherche de la Société canadienne de la SLA.

L’ibudilast (aussi appelé MN-166) est un traitement expérimental mis au point pour traiter la SLA. Ce médicament à large spectre permet présumément de diminuer l’activité des cellules immunitaires dans le cerveau pour ainsi supprimer l’inflammation. On croit également qu’il favorise la production de facteurs neurotrophiques qui jouent un rôle dans la croissance et la survie des motoneurones. L’essai clinique de phase 2b/3 COMBAT-ALS, d’une durée de 12 mois, recrutera 230 participants aux prises avec la SLA. Les chercheurs feront le suivi des participants pour s’assurer de l’innocuité du médicament. Les chercheurs évalueront également l’effet de l’ibudilast sur la progression de la SLA en évaluant la variation du score à l’échelle ALS Functional Rating Scale-Revised (échelle fonctionnelle de la SLA révisée ou ALSFRS-R), de même que la force musculaire, la qualité de vie et la fonction respiratoire. L’ibudilast sera pris par voie orale en association avec une dose de riluzole. Les chercheurs croient que les propriétés anti-inflammatoires et neuroprotectrices de l’ibudilast en font une option thérapeutique prometteuse pour les patients atteints de SLA.

Des biomarqueurs qui peuvent mesurer efficacement la neurodégénérescence sont essentiels à la compréhension, au diagnostic et, en fin de compte, au traitement de la SLA. Dans cette étude par observation, les chercheurs visent à déterminer et mesurer les niveaux de biomarqueurs spécifiques chez des patients atteints de SLA qui reçoivent l’édaravone (Radicava). Les biomarqueurs d’intérêt sont liés au stress oxydatif, à l’inflammation et aux blessures neuronales et musculaires. Cette étude regroupera environ 300 participants qui seront suivis sur une période de 24 semaines. Des échantillons biologiques (sang et urine) seront prélevés auprès des participants à des fins d’analyse. Les participants peuvent aussi demander de recevoir leurs résultats génétiques pour cinq mutations courantes liées à la SLA, dont SOD1, TARDBP, C9ORF72, FUS et VCP.

Les anticorps sont des protéines produites par le système immunitaire pour protéger l’organisme contre les envahisseurs étrangers tels que les bactéries et les virus. Ils agissent en se liant à des protéines spécifiques sur les agents nocifs et déclenchent leur élimination et/ou leur destruction. Dans cet essai clinique de phase 2, les chercheurs testeront l’innocuité d’un anticorps humain, AP-101, conçu pour cibler une protéine liée à la SLA, la SOD1. Des preuves suggèrent que le mauvais repliement de la SOD1 dans les cellules peut entraîner un gain de fonction toxique de la protéine. Les chercheurs espèrent que le ciblage de cette protéine se révèlera une stratégie prometteuse pour le traitement de la SLA. Une précédente étude de phase 1 a montré que le médicament était sûr et bien toléré aux doses testées. Dans cette étude de suivi, les chercheurs espèrent recruter 63 participants qui seront répartis au hasard et recevront soit le médicament actif (AP-101), soit un placebo, par voie intraveineuse (IV), pendant 48 semaines. Les personnes atteintes de SLA héréditaire, de SOD1-ALS et de SLA sporadique pourront participer. Les chercheurs suivront les participants pour s’assurer de l’innocuité du médicament, identifier les éventuels effets secondaires, déterminer le dosage approprié et comprendre comment l’organisme décompose le médicament en interne.

BIIB067 (également appelé tofersen) est un oligonucléotide anti-sens (ASO), actuellement à l’étude pour traiter une forme héréditaire de SLA liée à des mutations du gène SOD1. Les chercheurs pensent que suite à une mutation, le SOD1 acquiert une fonction toxique et endommage les cellules nerveuses qui contrôlent les muscles volontaires, ou motoneurones. Le tofersen est conçu pour diminuer la production de SOD1, ce qui permettrait de préserver les motoneurones et de ralentir la progression de la maladie. C’est du moins ce qu’espèrent les chercheurs. Le médicament est administré dans le liquide céphalo-rachidien par une procédure appelée injection intrathécale. Bien qu’un précédent essai clinique de phase 3 n’ait pas été en mesure de démontrer une différence significative du score sur l’échelle ALSFRS-R entre le groupe traité par tofersen et le groupe placebo sur la période d’étude de 6 mois, le traitement par le tofersen a montré des signes d’effet clinique par le biais de multiples mesures. Le prochain essai clinique de phase 3, appelé ATLAS, sera le premier du genre car il impliquera des participants porteurs d’une mutation du SOD1 qui sont considérés présymptomatiques (c’est-à-dire qui ne présentent pas encore de signes manifestes de la maladie) mais qui ont un biomarqueur élevé, ce qui indique le déclenchement infra-clinique de la SLA. L’objectif de cette étude est de déterminer si un traitement présymptomatique par le tofersen peut retarder le diagnostic clinique de la SLA et ralentir le déclin fonctionnel par la suite. Les participants à l’étude seront traités pendant une période pouvant aller jusqu’à deux ans.

Withania somnifera est une plante dont les extraits sont utilisés depuis des siècles dans les médecines traditionnelle indienne, chinoise et arabe. Les extraits présentent des propriétés anti-inflammatoires, antitumorales, anti-stress, antioxydantes, immunomodulatrices et rajeunissantes. De plus en plus de preuves suggèrent que l’extrait de Withania somnifera pourrait également avoir des effets neuroprotecteurs. Dans des études antérieures, utilisant des modèles de souris de la SLA (1 en anglais seulement2 en anglais seulement), les chercheurs ont constaté que le traitement par Withania somnifera augmentait la durée de vie et améliorait les performances motrices. On pense que les effets positifs observés sont dus, en partie, aux propriétés anti-inflammatoires du Withania somnifera, comme le montre la réduction de l’activation du NF-κB, qui joue un rôle clé dans la régulation de la réponse immunitaire. Cet essai clinique de phase 2 devrait regrouper 72 participants, qui recevront un extrait de Withania somnifera, ou un placebo, par voie orale sur une période de 8 semaines. Les chercheurs suivront les participants pour s’assurer de l’innocuité du médicament et déterminer le dosage approprié.

Comprendre pourquoi la SLA est différente chez chaque personne – ou la variabilité clinique – est essentiel pour traiter efficacement la maladie. CAPTURE SLA, une plateforme canadienne conçue pour unir les patients, les médecins et les chercheurs dans l’étude de la SLA, fournira des systèmes et les outils nécessaires à la collecte, au stockage et à l’analyse de vastes quantités d’informations sur la SLA, permettant ainsi aux chercheurs de composer le portrait biologique le plus complet à ce jour des personnes atteintes de SLA. Le protocole prévoit quatre visites d’étude à 0, 4, 8 et 12 mois. À chaque visite, un examen neurologique complet, un score ALSFRS-R, un panel cognitif, une analyse de la parole et un scanner de neuro-imagerie seront effectués. Du sang sera également collecté, avec la possibilité de donner du liquide céphalo-rachidien (LCR). L’ensemble des données recueillies par la plateforme CAPTURE SLA contribuera à l’effort mondial d’identification de sous-types uniques de SLA, à l’amélioration du développement de biomarqueurs diagnostiques et pronostiques, et à l’élaboration de stratégies de médecine personnalisée pour l’avenir.

Le lancement de CAPTURE SLA a été rendu possible grâce au soutien financier de la Fondation Brain Canada, par le biais du Fonds canadien de recherche sur le cerveau (FCRC), et de la Société canadienne de la SLA, Alnylam Pharmaceuticals et Regeneron. La Fondation Calgary Flames a également fait un don supplémentaire de 240 000 $ en décembre 2021 pour permettre à 20 personnes supplémentaires vivant avec la SLA de participer. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site web de CAPTURE SLA ici.