Bourse de 121 048 $ accordée au Dr Richard Robitaille de l’Université de Montréal et à sa co-chercheuse Danielle Arbour
De nombreux chercheurs croient qu’un des événements les plus précoces dans le développement de la SLA est le détachement des motoneurones des muscles à un endroit appelé jonction neuromusculaire (JNM). Ils ont en outre découvert que certaines JNM sont plus vulnérables que d’autres. Autant chez les humains que dans les souris de laboratoire atteintes de SLA, les muscles oculaires maintiennent ces connections plus longtemps, ce qui explique pourquoi les mouvements oculaires sont utilisés pour contrôler de nombreux dispositifs technologiques d’assistance pour les patients atteints de SLA. Des travaux antérieurs du Dr Robitaille ont révélé que des cellules spécialisées de soutien, appelées cellules de Schwann périsynaptiques (CSP), sont essentielles dans le maintien de la JNM et que la fonction des CSP est déficiente dans les souris atteintes de SLA. Dans le cadre de son projet, le Dr Robitaille examinera la fonction des CSP dans les souris atteintes de SLA avant et après l’apparition des symptômes de la maladie et comparera ces résultats à ceux de souris normales. Il comparera également la fonction des CSP dans les JNM des yeux à celle des JNM des jambes, dont la fonction se détériore de façon précoce. De plus, le Dr Robitaille analysera l’ensemble complet des protéines dans les JNM résistantes et dans les JNM sensibles et en comparera les résultats pour rechercher des marqueurs spécifiques qui pourraient expliquer le maintien de la fonction dans les muscles oculaires. Si les résultats de ce projet sont concluants, ils pourraient permettre de découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques pour maintenir les JNM dans l’ensemble du corps par l’accroissement de la fonction des CSP.
Bourse de 75 000 $ accordée à Audrey Labarre, étudiante au doctorat dans le laboratoire d’Alex Parker à l’Université de Montréal
Des billions de microbes, dont des bactéries, des champignons et des virus, vivent à la surface et à l’intérieur du corps humain dans une communauté appelée microbiote. Bon nombre de ces microbes sont bénéfiques et contribuent au fonctionnement sain normal, mais d’autres sont associés à des maladies. Par exemple, des variations dans les microbes des voies respiratoires ont été liées à l’asthme. Des résultats scientifiques obtenus récemment indiquent un lien entre les variations du microbiote et des maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson.
Pour examiner si le microbiote joue un rôle dans la SLA, Audrey Labarre, étudiante au doctorat dans le laboratoire du Dr Alex Parker à l’Université de Montréal, étudie les nématodes atteints de SLA. Ces nématodes constituent un modèle utile pour étudier la biologie de la SLA en raison de leur brève durée de vie, ce qui permet aux scientifiques de rapidement voir l’effet des traitements expérimentaux sur la mobilité et l’évolution de la maladie. Lorsque les scientifiques modifient les nématodes par des mutations génétiques qui causent la SLA, les vers développent une dégénérescence des motoneurones et une paralysie. Les travaux de Mme Labarre jusqu’à maintenant ont porté sur le traitement des nématodes atteints de SLA à l’aide de probiotiques – des bactéries bénéfiques vivantes connues pour leurs bienfaits sur le système digestif. Elle a découvert que certaines souches de probiotiques ont entraîné une baisse de la mort des motoneurones ainsi qu’une hausse de la mobilité des nématodes. Dans le cadre de son projet, Mme Labarre traitera des souris atteintes de SLA à l’aide de ces mêmes souches de probiotiques pour voir si elle peut obtenir des résultats semblables. Ce projet de recherche pourrait confirmer le lien entre le microbiote et la SLA, pavant la voie à des traitements futurs qui pourraient cibler la population bactérienne du système digestif des personnes atteintes de SLA.