Lorsqu’une personne est atteinte d’une maladie, comme la SLA, sa qualité de vie est touchée de plusieurs façons à mesure que la maladie progresse. « Le concept de qualité de vie peut signifier différentes choses pour différentes personnes. Pour certaines personnes, cela signifie les capacités fonctionnelles comme marcher jusqu’à la boîte aux lettres, mais pour d’autres, il s’agit des loisirs ou des relations familiales et sociales », indique la Dre Vanina Dal Bello-Haas, experte clinique et chercheuse en réadaptation pour les personnes atteintes de la SLA et de démence à l’Université McMaster.
Ainsi, lorsque les cliniciens évaluent la qualité de vie des gens qui vivent avec la SLA, ils utilisent souvent un outil d’évaluation normalisé qui n’a pas été développé avec l’apport des gens qui vivent avec la SLA. « Les mesures existantes utilisées dans la SLA ne reflètent pas de façon appropriée les préférences ou les valeurs des personnes vivant avec la maladie », indique la Dre Ayse Kuspinar, clinicienne et chercheuse à l’Université McMaster qui se spécialise dans les recherches sur la qualité de vie et le développement de mesures des résultats signalés par les patients.
Afin d’aborder les lacunes des outils actuels pour la SLA, Dre Kuspinar et Dre Dal Bello-Haas ont récemment reçu une subvention de projet de 125 000 $ du programme de recherche de la Société canadienne de la SLA afin de créer une toute nouvelle mesure appelée Preference-Based ALS Index (PB-ALS), en partenariat avec des gens qui vivent avec la maladie.
Dre Dal Bello-Haas et Dre Kuspinar prévoient que la nouvelle mesure Preference-Based ALS Index aidera les fournisseurs de soins de santé à cerner les lacunes dans les soins et à concevoir des interventions qui amélioreront la vie des gens vivant avec la SLA. Elles s’attendent également à ce qu’il s’agisse d’un outil utile pour évaluer les répercussions des nouveaux traitements sur la qualité de vie lors des futurs essais cliniques.
Inclure la voix des gens vivant avec la SLA
Pour leur projet, Dre Kuspinar et Dre Dal Bello-Haas demanderont à plus de 400 Canadiens atteints de la SLA de les aider à créer une liste de facteurs qui influencent leur qualité de vie au quotidien. Elles s’attendent à ce que les facteurs comprennent les répercussions physiques de la maladie, comme les problèmes de mobilité et la capacité à parler, mais aussi les répercussions émotives et sociales comme les relations changeantes avec la famille et les amis, la capacité à travailler et la vie sociale.
Après avoir produit la liste de facteurs, les chercheuses rédigeront une série de questions propres à la SLA pour l’outil en collaboration avec des gens vivant avec la SLA et une équipe de cliniciens experts de la SLA du Réseau canadien de la recherche sur la SLA (Canadian ALS Research Network ou CALS), un consortium de 15 cliniques universitaires de la SLA dans l’ensemble du Canada. Les co-chercheurs du projet comprennent les éminents neurologues Dre Wendy Johnston, Dre Colleen O’Connell, Dr John Turnbull, et Dr Marvin Chum. L’équipe de recherche comprend également une experte chevronnée du passage des connaissances, Dre Joy MacDermid, qui aidera à élaborer un plan afin de communiquer les résultats de l’étude à la communauté de la SLA dans son ensemble.
Une fois le questionnaire préparé, Dre Dal Bello-Haas et Dre Kuspinar interrogeront des gens vivant avec la SLA, en leur posant deux à trois questions pour s’assurer que les questions sont appropriées et qu’elles tiennent compte des réalités des personnes qui vivent avec la maladie.
Une pondération sera attribuée à chaque facteur en fonction des valeurs et des préférences d’une personne, puis un pointage total sera calculé en tenant comme des plus et des moins. Cette approche constitue une amélioration importante par rapport aux outils existants qui calculent un pointage total en additionnant des cotes sans ajustement. Les chercheuses traduiront également le Preference-Based ALS Index en français et le testeront sur des volontaires atteints de la SLA pour s’assurer que le sens reste le même dans les deux langues.