Bon nombre de personnes vivant avec la SLA et leurs familles veulent savoir comment les découvertes scientifiques passent de la recherche fondamentale en laboratoire vers les différentes phases d’essais cliniques avec des sujets humains volontaires. Elles veulent aussi comprendre pourquoi la recherche clinique est nécessaire pour l’approbation d’une thérapie et pourquoi les chercheurs prennent tant de temps pour déterminer si un nouveau traitement prometteur fonctionne.

Le Dr David Taylor, vice-président de la recherche à la Société canadienne de la SLA, a parlé de ces sujets et de bien d’autres lors du webinaire du 29 juin 2017 portant sur les essais cliniques. Le webinaire était le deuxième de la série de quatre webinaires de la Société canadienne de la SLA visant à présenter des mises à jour sur la recherche sur la SLA, les essais cliniques et les programmes de financement.

Comment les chercheurs améliorent-ils la conception des essais cliniques afin de trouver de meilleures réponses plus rapidement? Quelles sont les meilleures sources d’information fiables au sujet des options de traitement? Quels essais cliniques recrutent des participants? Quels sont quelques-uns des essais cliniques en cours les plus prometteurs? Le Dr Taylor a abordé ces questions et bien d’autres.

 

Le spectre des découvertes en recherche

Au début du spectre des découvertes en recherche, les scientifiques mènent des recherches précliniques en laboratoire. Ils cherchent à mieux comprendre la biologie de la maladie, conçoivent de nouvelles thérapies qui tiennent compte des mécanismes de la maladie et mènent des études sur des cellules ou des animaux comme la souris, le rat, le poisson, la mouche ou le ver. Ces modèles animaux ont une structure biologique plus simple que celle des humains. Cela aide les chercheurs à mieux comprendre comment une thérapie potentielle fonctionne de façon très générale et quels sont les effets secondaires.

Avant qu’une nouvelle thérapie puisse passer du laboratoire aux essais cliniques sur des humains, il faut beaucoup de travail pour s’assurer qu’elle peut être mise à l’essai de façon sécuritaire chez les humains. Les chercheurs doivent présenter une demande d’approbation auprès de Santé Canada comprenant des données d’études de toxicité sur des modèles animaux et expliquant comment ils prévoient que le médicament sera traité par le corps humain.

 

Après avoir reçu l’approbation, les essais cliniques progressent de la phase 1 à la phase 2, puis à la phase 3 tant que le médicament ou l’intervention montre de bons résultats. Les participants visitent le site de l’essai clinique, habituellement un hôpital ou une clinique, afin de recevoir le traitement attribué. Les chercheurs mesurent leur progrès en recueillant des renseignements sur la façon dont leur corps réagit à l’intervention. Les objectifs de l’étude, le nombre de participants, le coût et l’échéancier varient d’une phase à l’autre :

Pourquoi est-ce si long?

Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus, une nouvelle thérapie passe à travers les trois phases de la recherche clinique en cinq à huit ans, parfois plus. Pourquoi est-ce si long? Parce que, pour chaque phase, il faut obtenir des approbations et du financement, établir les sites de l’étude, trouver et choisir les patients qui répondent aux critères d’admissibilité de la thérapie mise à l’essai, puis collecter et analyser les données.

Si les données montrent que la nouvelle thérapie peut ralentir la progression de la maladie après la phase 3, le fabricant de médicaments décide s’il présentera une demande d’autorisation de mise en marché auprès de Santé Canada. L’examen accéléré d’une telle demande prend environ de 6 à 12 mois. Ensuite, chaque province peut prendre deux ans ou plus pour décider si elle couvrira le coût du médicament.

Si un essai clinique de phase 3 est concluant, la Société canadienne de la SLA plaidera auprès des fabricants de médicaments et de Santé Canada afin d’aider à accélérer le processus visant à le rendre accessible aux Canadiens et à s’assurer que les coûts soient couverts.

 

Concevoir les essais cliniques afin d’obtenir des réponses

Les essais cliniques doivent être bien conçus afin de recueillir les bons renseignements sur l’innocuité et l’efficacité d’une nouvelle thérapie.

En raison de la grande variabilité entre les individus dans la progression de la SLA, les chercheurs explorent de nouveaux indicateurs pour mesurer les réponses aux thérapies lors d’essais cliniques. L’ALS Functional Rating Scale – Revised (ALSFRS R) (échelle fonctionnelle de la SLA révisée) demeure la mesure de résultats la plus commune, mais un éventail de nouvelles mesures des capacités fonctionnelles en clinique et au moyen de dispositifs portables ou d’applications mobiles est actuellement examiné.

Les biomarqueurs, qui sont des marqueurs biologiques dans les tissus ou le sang, ont récemment été reconnus comme essentiels à l’amélioration de la conception des essais cliniques. Ils peuvent entre autres servir à choisir les patients afin de s’assurer d’inclure ceux qui ont le plus de chances de bénéficier de l’essai clinique. Par exemple, pour le nouvel essai clinique du NP001 en cours, les participants ont été présélectionnés à l’aide d’un biomarqueur de l’inflammation connu, soit la protéine C réactive. Au-delà de cet exemple précis, les biomarqueurs sont essentiels au succès des essais cliniques sur la SLA, car ils dévoilent si une thérapie fait ce à quoi on s’attend. Sans ces renseignements, il est très difficile d’interpréter les résultats.

 

Méfiez-vous des traitements non éprouvés trouvés dans Internet!

Il est facile de trouver des thérapies non conventionnelles pour la SLA dans Internet. Or, bon nombre n’ont malheureusement pas fait leurs preuves ou, pire encore, sont dangereuses. ALSUntangled est une excellente source d’information pour déterminer si une thérapie non conventionnelle est fondée sur des principes scientifiques éprouvés. ALSUntangled est dirigé par le Dr Richard S. Bedlack, directeur de la clinique de la SLA de l’Université Duke, et est financé par l’ALS Association et la Motor Neurone Disease Association. Le Dr Bedlack et une équipe de chercheurs de la SLA évaluent la science derrière les allégations des thérapies non conventionnelles et publient un examen exhaustif des mécanismes potentiels d’action, des données probantes disponibles et des risques. Le Dr Bedlack parlera d’ALSUntangled lors du Forum virtuel de la recherche de la Société canadienne de la SLA qui aura lieu en août 2017.

 

Comment trouver des essais cliniques sur la SLA dignes de confiance

Les meilleures sources d’information fiables sur les traitements ayant déjà été mis à l’essai ou pour trouver des essais cliniques qui recrutent actuellement de nouveaux participants sont :

 

Essais cliniques à surveiller

Les essais cliniques de phase 3 du masitinib, du NurOwnMD et du tirasemtiv sont à surveiller étroitement. Le Dr Taylor a parlé de ces essais cliniques et d’autres encore lors du premier webinaire.

 

Forum virtuel de la recherche de la Société canadienne de la SLA

La Société canadienne de la SLA tiendra un forum virtuel de la recherche le mercredi 9 août et le jeudi 10 août 2017 de 11 h à 17 h, heure de l’Est. Le forum est gratuit et ouvert à quiconque veut en savoir plus sur la recherche sur la SLA en cours et sur les thérapies en cours d’élaboration. Animé par le Dr David Taylor, le forum mettra en vedette plus de vingt conférenciers et panélistes pendant deux jours. Il est recommandé de vous inscrire à l’avance, car le nombre de places est limité.

Apprenez-en davantage sur le programme de recherche de la Société canadienne de la SLA et songez à faire un don dès aujourd’hui.

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